Trek de 4 jours à Sixt-Fer-à-Cheval entre La France et la Suisse
22h36 de marche effective
Parking Centre de Sixt Fer à Cheval
5270m D+
78 kms
Massif du Giffre & Massif des Dents du Midi
Ce trek de 4 jours à Sixt-Fer-à-Cheval entre la France et la Suisse est une aventure exceptionnelle qui peut se réaliser sur 3 à 5 jours, en autonomie complète ou en refuge. La longueur du parcours peut varier en fonction des détours ajoutés au tracé principal. Lors de mon aventure, j’ai décidé de faire un aller-retour au Buet, ce qui a allongé l’itinéraire initial.
Drone
Réseau
Bivouac
Chiens
Parcours
Itinéraire
Jour 1 – Sixt-Fer-à-Cheval – Cheval Blanc avec l’ascension du Buet par l’arête nord
Pour débuter cette aventure, j’ai garé ma voiture dans le centre de Sixt-Fer-à-Cheval, sur un parking à gauche après le pont, le long de la rivière.
Direction le refuge du Grenairon
La randonnée commence véritablement à Salvigny, à 2 km au-dessus de Sixt. J’ai entamé le parcours à pied le long de la route, mais après avoir tendu le pouce, la première voiture s’est arrêtée, ce qui m’a permis d’économiser ces 2 km. Le départ officiel de la randonnée se fait donc depuis Salvigny.
Dès le départ, le sentier grimpe, d’abord sur une route carrossable, puis en lacets dans la forêt. Le sentier traverse plusieurs rivières, avec parfois des mains courantes installées. Bien que la pente ne soit pas trop raide au début, elle s’intensifie à la sortie de la forêt. Après un ultime effort sur un sentier traversant les champs, j’atteins le refuge du Grenairon, parfait pour une petite pause.
Direction les Lacs du Buet
Le sentier depuis le refuge ne présente pas de pentes trop raides. En avançant, j’arrive sur une portion plus exposée où il est crucial d’avoir un pied sûr. La traversée se fait ensuite dans un paysage lunaire, enveloppé de brouillard. Par beau temps, les vues doivent être impressionnantes avec le Mont Blanc d’un côté et les hauts sommets de Sixt de l’autre.
Après avoir atteint le sommet de la Cathédrale, la visibilité s’améliore. Peu après, j’atteins le premier lac du Plan du Buet, suivi des autres lacs, qui étaient malheureusement très bas en ce mois d’août.
Direction le Buet
Malgré les nuages persistants, je décide de continuer vers le Buet, en espérant que la vue se dégage au sommet. Au lac, je prends un sentier à droite qui grimpe raide vers le col du Génévrier, au pied de l’arête nord du Buet.
L’arête est impressionnante, et seule la partie câblée est visible, ce qui pourrait en décourager certains. Finalement, la portion câblée difficile ne dure que 150 mètres. Ensuite, le chemin devient plus facile et sûr, longeant la crête jusqu’au sommet.
À peine sorti de la section câblée, la vue se dégage et je me retrouve au-dessus des nuages. L’ambiance est grandiose, et le sommet offre une vue imprenable sur le Mont Blanc, qui semble à portée de main.
Après avoir échangé quelques mots avec des randonneurs rencontrés au sommet, je commence la descente. Bien que j’appréhende un peu la partie câblée avec mon gros sac à dos, la désescalade se passe sans trop de difficultés.
Direction le Cheval Blanc
Avant de rejoindre le chemin par lequel je suis arrivé, je prends un sentier à peine visible qui coupe la pente, évitant ainsi la montée à la Pointe du Génévrier. Ce sentier, pas toujours facile à suivre, nécessite l’utilisation de la carte pour se repérer. Après cette traversée, je rejoins finalement un chemin au niveau des pylônes électriques.
Une dernière courte montée m’amène au sommet du Cheval Blanc. La vue y est époustouflante, avec les lacs d’Émosson, le lac du Vieux Émosson, et le lac d’Émosson en contrebas, tandis que les sommets de Chamonix se dressent devant moi.
Bivouac au sommet du Cheval Blanc
Arrivé vers 20h, je monte rapidement mon campement pour profiter du coucher de soleil. Le sol rocailleux rend l’installation des sardines difficile, et je me résous à fixer ma tente avec des pierres.
Après le coucher du soleil, je partage mon repas avec deux autres randonneurs rencontrés au sommet. Fort heureusement, car mes réserves d’eau étaient au plus bas, et le vent m’a empêché d’allumer mon réchaud.
La fin du dîner se déroule dans la nuit, et nous assistons à un lever de lune spectaculaire. Malgré la lumière intense de la lune, j’arrive à capturer des images de la Voie lactée et des sommets environnants.
Le vent se renforce, et bien que j’essaie de dormir, je passe la nuit à espérer que ma tente tienne bon.
Jour 2 – Du Cheval Blanc à Salanfe par les Lacs d’Émosson et les Cols de Barberine et d’Emaney
Direction le Lac du Vieux Émosson
Au petit matin, le vent est toujours présent, mais je profite tout de même du lever du soleil avant de plier bagage. Un troupeau de bouquetins vient me saluer, une belle manière de commencer la journée.
La première partie de la descente vers le lac du Vieux Émosson est raide, avec quelques passages câblés. Il est préférable d’avancer prudemment sur ce terrain rocailleux. Après cette portion, la descente continue le long du lac, où l’on peut observer des vestiges géologiques préhistoriques (sans grand intérêt à mon avis). Environ une heure plus tard, j’atteins le barrage du lac du Vieux Émosson, où je fais une pause bien méritée pour prendre mon petit déjeuner avec vue sur le lac.
Direction le Lac d’Émosson
Je reprends ensuite la route, un long périple m’attend encore aujourd’hui. Le lac d’Émosson, avec son eau turquoise, apparaît déjà en contrebas dans un décor matinal fascinant. La descente se fait par la route qui mène au barrage et à la cabane du Vieux Émosson. En arrivant au bord du lac, je le longe jusqu’au barrage du Lac d’Émosson. Arrivé à midi, je m’arrête au restaurant du barrage pour me rafraîchir et me reposer quelques instants à l’ombre.
Direction le Col de Barberine
Une fois reparti, j’emprunte un tunnel situé au niveau du parking pour atteindre l’autre rive. Une lampe frontale est nécessaire car le tunnel est mal éclairé. À la sortie, la vue est saisissante. Je longe cette rive sur plusieurs kilomètres avant d’atteindre le départ du chemin menant au Col de Barberine. Le chemin monte sur environ 2,5 km avec 500 mètres de dénivelé. La dernière partie est plus difficile en raison du terrain mal entretenu.
Arrivé au Col de Barberine, je suis surpris par un élément inattendu qui gâche un peu la vue sur le Mont Blanc et le lac d’Émosson.
Direction le Col d’Emaney
Le Col d’Emaney se profile à l’horizon, et je comprends rapidement que je vais devoir redescendre tout le dénivelé que je viens de gravir pour le remonter aussitôt. Le sentier de descente est étroit, avec une forte pente sur la droite. La fatigue se fait sentir, et le poids du sac n’arrange rien. J’avance prudemment et atteins enfin le bas du sentier, mais la remontée semble interminable. Cette partie du trek est sans doute la plus difficile que j’ai rencontrée.
Après plusieurs arrêts et un rythme ralenti, j’atteins finalement le Col d’Emaney. La vue sur le lac de Salanfe d’un côté et sur le Col de Barberine de l’autre me redonne de l’énergie, et je me sens soulagé d’avoir terminé cette section éprouvante.
Direction le Lac de Salanfe
Après cette pause bien méritée, je descends les 700 mètres de dénivelé jusqu’au lac de Salanfe. La descente achève de fatiguer mes jambes et mes pieds. En chemin, je croise un bouquetin peu farouche et profite d’une rivière pour tremper mes pieds endoloris. Initialement, j’avais prévu de faire le tour du lac et de passer par la Cabane de Salanfe, mais je décide de faire l’impasse pour économiser quelques kilomètres et éviter une section qui me semble sans grand intérêt.
Je repère une colline surplombant le lac, à l’extrémité proche de mon départ pour le lendemain, et décide d’y établir mon campement.
Le lendemain, je me réveille revigoré grâce à une nuit réparatrice. Le soleil fait rapidement son apparition, malgré que le lac soit encaissé entre les montagnes. Je prends mon temps pour petit-déjeuner et plier bagage, profitant de la douceur matinale et de l’absence de vent.
Le lendemain, je me réveille revigoré grâce à une nuit réparatrice. Le soleil fait rapidement son apparition, malgré que le lac soit encaissé entre les montagnes. Je prends mon temps pour petit-déjeuner et plier bagage, profitant de la douceur matinale et de l’absence de vent.
Jour 3 – Du Lac de Salanfe au lac de La Vogealle par le Col de Susanfe, la tête des Ottans
Direction le Col de Susanfe
La veille, j’avais du mal à identifier le tracé vers le col de Susanfe et avais décidé de changer d’itinéraire pour emprunter la voie normale. Cela ajoutait quelques kilomètres, mais une recherche sur Google m’avait indiqué que mon tracé initial était supposé être un ancien chemin plus entretenu.
Je me dirige donc vers le chemin normal en direction du Col de Susanfe, qui grimpe d’abord dans la pente avant de longer le flanc. Une partie technique avec quelques câbles rassure les personnes sujettes au vertige. Arrivé à l’intersection avec le chemin que j’étais supposé prendre, je constate qu’il était non seulement plus rapide, mais aussi beaucoup moins difficile—une bonne leçon à retenir pour ne pas toujours croire ce que l’on trouve sur Internet.
Après quelques efforts supplémentaires, je rejoins le col de Susanfe. La vue sur le lac de Salanfe est saisissante, tout comme celle sur la vallée de Susanfe en contrebas. Je prends un moment pour échanger avec d’autres randonneurs et prendre quelques photos des chiens du berger rencontré au sommet.
Direction la Tête des Ottans
La longue descente commence jusqu’au bas de la vallée, avec les restes du Glacier du Mont Ruan visibles sur la gauche. Deux kilomètres plus loin, j’atteins la cabane de Susanfe, où je remplis mes gourdes et prends une courte pause. Le sentier en direction de la Tête des Ottans est maintenant visible, sauf pour la dernière partie qui semble s’arrêter net face aux falaises du géant de pierre.
Je continue mon chemin, descendant jusqu’à la rivière de la vallée, La Saufla. Il faut la traverser, ce qui est sans peine en ce mois d’août car elle est à sec. Il est maintenant temps de gravir les 600 mètres de dénivelé restant pour atteindre la Tête des Ottans. Le chemin est bien tracé, avec quelques passages techniques nécessitant parfois l’usage des mains. Selon la saison, plusieurs névés doivent être franchis, mais en août, j’ai pu en éviter un et en traverser un autre sur seulement quelques mètres.
Rapidement, j’arrive à la partie la plus exposée du parcours, encore plus aérienne que l’arête nord du Buet. On fait face à une paroi de 70-100 mètres de hauteur qu’il faut franchir à l’aide de mains courantes, échelles, marches, et barreaux. C’est un passage technique et périlleux. Sans équipement, la moindre erreur n’est pas permise, ce qui ajoute un petit stress et nécessite toute mon attention lors de la montée. La partie la plus difficile est au sommet, où il faut passer dans une sorte de voûte étroite, avec moins de prises et où l’on ne passe pas avec un gros sac à dos comme le mien. Heureusement, des personnes déjà arrivées au sommet m’ont aidé en récupérant mon sac.
Soulagé d’avoir franchi cette étape, je continue sur quelques passages câblés bien plus faciles pour finalement atteindre la Tête des Ottans.
Direction le Lac de La Vogealle
En arrivant en terrain connu, avec les hauts sommets du bout du monde de Sixt-Fer-à-Cheval et le glacier du Ruan, bien plus abîmé de ce côté-ci, le Mont Blanc apparaît en arrière-plan. Il faut maintenant emprunter un long chemin de traverse, parfois sur la crête et parfois en contrebas. La première partie en contrebas de la crête peut être impressionnante, car le chemin n’est pas très plat et une forte pente est présente sur la gauche. La chute est interdite!
Une fois au col de Sagéroux, il suffit de suivre le chemin qui mène jusqu’au lac de La Vogealle, que l’on commence à apercevoir lors de la dernière descente de la journée.
Arrivé en dessous du lac de La Vogealle, je longe un moment la Rivière de la Vogealle pour m’installer un moment et soulager mes pieds dans l’eau glaciale. Il est 15h à mon arrivée, et je décide de profiter pour me reposer au soleil, déjeuner, et simplement prendre le temps.
Bivouac au Lac de La Vogealle
Une fois le soleil disparu, je me dirige vers le lac. Je trouve rapidement un endroit pour établir mon campement et pose mes affaires. Plus qu’à attendre 19h pour pouvoir installer ma tente.
Une fois installé, je dîne en compagnie de deux autres personnes rencontrées sur le chemin. Nous échangeons longuement sur nos expériences et périples en montagne.
Après avoir immortalisé les étoiles pendant un moment, je rentre dans ma tente et m’endors pour la dernière fois de ce périple en montagne.
Jour 4 – Retour à Sixt Fer à Cheval par le Bout du monde
Direction le Bout du Monde
Le lendemain matin, il est temps de reprendre la route après un bon petit déjeuner au bord du lac de La Vogealle.
On atteint rapidement le refuge de La Vogealle. Le chemin continue dans un pierrier jusqu’à atteindre les pentes herbeuses en contrebas.
S’en suit une descente en partie en forêt jusqu’au chalet du Boret. Ici, il est possible d’écourter le retour en empruntant le Pas du Boret, ce qui fait gagner environ 40 minutes. C’était le plan d’origine, mais j’ai décidé de faire la grande boucle jusqu’au Bout du Monde tant l’endroit est magique.
Il faut donc continuer dans une grande traversée en forêt alternant montée, plat, et descente. La dernière partie pour rejoindre le Bout du Monde est relativement glissante, il faut être vigilant.
Plein mois d’août oblige, ce lieu magique est transformé en Disneyland avec une quantité de personnes impressionnante.
Retour à Sixt-Fer-à-Cheval
Je ne m’attarde pas ici et j’entame la longue partie jusqu’au village de Sixt-Fer-à-Cheval. D’abord sur un chemin puis sur une route forestière, j’arrive enfin au niveau du camping Le Pelly en dessous des parkings de la randonnée du cirque de Sixt-Fer-à-Cheval.
De là, je longe la route en tendant le pouce en vain jusqu’à 2 kilomètres de l’arrivée où une charmante dame décide de me prendre en stop pour m’amener au centre du village de Sixt-Fer-à-Cheval !
Résumé et avis.
Ce Trek de 4 jours à Sixt-Fer-à-Cheval entre La France et la Suisse est à la fois magnifique et difficile. Il permet de découvrir de nombreux lacs et sommets, alternant entre verdure et chemins rocailleux. Parfois bien exposé avec des passages aériens, il n’est pas adapté aux randonneurs débutants ou sujet au vertige.
Les refuges croisés le long du chemin peuvent être une bonne option pour alléger son sac et profiter de ce tour sans avoir à bivouaquer ! Selon votre motivation et votre forme physique, les étapes peuvent être écourtées ou rallongées !
Beaucoup moins connu que d’autres itinéraires, ce Trek de 4 jours à Sixt-Fer-à-Cheval entre La France et la Suisse vous permet de vous retrouver presque seul sur une bonne partie du parcours !
ATTENTION ! Le temps effectif de marche correspond à mon propre niveau (la plupart du temps, même en m’arrêtant prendre des photos régulièrement, je marche particulièrement vite). Si vous n’êtes pas bon marcheur, vous pourrez facilement rajouter 1h à 2h de plus.
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